À moi. L'histoire d'une de mes folies.
Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais
dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne.
J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures
populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos
aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires,
guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à
tous les enchantements.
(In "une saison en enfer", Jean-Arthur Rimbaud)
Monday, 23 April 2012
Delires - Alchimie du verbe
Posted by O Coxo at 20:01
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